La réorientation de carrière

Après avoir considéré un changement d’emploi, plusieurs personnes en viennent à envisager un retour aux études. Ils estiment qu’effectuer une réorientation de  carrière dans un domaine qui leur ressemble davantage pourrait leur être profitable. Ils espèrent améliorer leur situation au plan professionnel. Avant de se lancer dans l’aventure, il est  important de bien considérer certains aspects afin de mener à terme ce projet de retour aux études. Il serait regrettable de devoir abandonner en cours de route un projet qui nous tient à coeur, faute d’avoir les moyens de le compléter.

Certaines personnes semblent sous-estimer plusieurs facteurs importants lorsqu’on souhaite faire un retour aux études.   Pensons à  l’aspect financier, aux  études en elles-mêmes, et à l’impact sur la vie sociale et familiale, entre autres.

L’aspect financier

Premièrement, il faut savoir que le coût d’un retour aux études ne se limite pas aux frais d’admission.  Il faut considérer les frais de scolarité, les livres à acheter, et la baisse de revenu potentiel.  Celle-ci résulte du fait  qu’on doive prendre congé de son emploi pour le retour aux études. Des économies sont nécessaires. Il faudra tout de même assumer  les dépenses de la vie courante durant cette période.  Autrement, il faudra envisager de financer le projet, ce qui en rebute plusieurs.  Déjà endettés avec l’hypothèque, le prêt-auto, et les cartes de crédit, il peut être difficile de renoncer à un certain style de vie.   Certes, il y a l’aide financière aux études, mais celle-ci ne permet d’assumer qu’une partie minimale des dépenses, si on se qualifie au programme http://www.afe.gouv.qc.ca/ , bien évidemment. En somme, pour passer au travers, il faudra inévitablement compter sur ses économies personnelles.  Réduire son train de vie, accepter de se limiter aux dépenses vraiment essentielles, du moins le temps des études, peuvent aussi faire partie des solutions.

La charge de travail

Deuxièmement, le programme d’études choisi amène une charge se travail, un  aspect souvent sous-estimé.  Un programme d’études de la formation professionnelle au secondaire exige une présence en classe à temps plein d’environ 30 heures par semaine. C’est sans compter le travail personnel à faire en dehors des cours.  Un programme technique au cégep peut facilement compter une trentaine d’heures de cours en classe et exiger entre 15 et 20 heures de travail personnel par semaine.  Dans de tels programmes, il est souvent difficile d’étudier à temps partiel à cause de la séquence des cours à faire. Certains cours sont préalables à d’autres. De plus, ils ne sont pas nécessairement dispensés à toutes les sessions.

À l’université, un programme à temps plein comprend habituellement 5 cours de 3 heures par semaine, ce qui peut sembler peu, à première vue.  Il faut cependant savoir que chaque cours amène aussi 6 heures de travail personnel, ce qui fait 30 heures de travail personnel par semaine.  De plus, si on ajoute les 15 heures de cours, on arrive à une semaine de 45 heures pour un étudiant universitaire.  Il faut être très organisé pour cumuler les études et  un emploi rémunérateur.

Comme on peut facilement le constater, peu importe le niveau d’études, c’est exigeant.  Plusieurs experts sont d’avis qu’étudier à temps plein et travailler plus de 14 heures par semaine n’est pas souhaitable. L’objectif étant la réussite et le maintien d’un certain équilibre de vie.

Les études à temps partiel

Les études à temps partiel pourraient être un compromis acceptable.  Toutefois, il faut  mentionner qu’il est plus facile d’étudier à temps partiel au niveau universitaire qu’en formation professionnelle ou technique au collégial. Cependant,  il faut considérer que certains programmes universitaires n’autorisent pas les études à temps partiel.  Plusieurs espèrent étudier en soirée.   Au niveau universitaire, l’offre de cours en soirée est plutôt limitée.  Inévitablement, il faudra un jour vous libérer en journée afin d’assister aux cours prévus à votre programme. Et ça, ce ne sont pas tous les types d’emplois ou d’employeurs qui offrent cette latitude.

Ces dernières années l’offre de programmes d’études dispensés à distance montre un plus large éventail de possibilités.  Toutefois, ce ne sont encore qu’une minorité de secteurs professionnels qui sont concernés par cette formule.  Et, c’est tout à fait compréhensible.  Certaines habiletés ou compétences ne peuvent pas être acquises dans le confort de notre foyer.

L’impact sur la vie sociale et familiale

Troisièmement,  l’impact d’un retour aux études sur la vie sociale et familiale est non négligeable.  Le temps qu’on doit consacrer à ses études est du temps qu’on ne peut consacrer à sa vie familiale et aux loisirs.  C’est donc toute la famille, si vous en avez une, qui devra faire sa part pour que vous puissiez vous consacrer à vos études, en plus d’avoir à accepter votre manque de disponibilité, pour un moment.  Et ça, c’est sans parler du stress des examens que certains vivront …

Tous ces aspects semblent laisser croire qu’il peut être difficile de se réorienter.  Avant d’abdiquer, il importe que vous analysiez votre situation personnelle afin de faire ressortir les éléments favorables.  Comme dans plusieurs projets, une bonne planification peut vous éviter bien des ennuis et des déceptions.  Pouvez-vous compter sur le support de vos proches?  Quelle pourra être leur contribution?  Vous appuient-ils dans votre démarche?  Comment pouvez-vous repenser votre budget?  Avez-vous des économies?  Si non, il peut être souhaitable de retarder d’un an le retour aux études, soit le temps d’adopter un style de vie plus modeste, et accumuler certaines économies en prévision du retour aux études .  Une chose est certaine, retourner aux études demande de nombreux sacrifices à plusieurs niveaux.  Il faut une bonne dose de détermination et une certaine tolérance à l’incertitude au plan financier. C’est parfois le prix à payer pour changer et/ou améliorer son sort.

 

Carole Dion c.o.