Le cheminement scolaire des jeunes
Le cheminement scolaire des jeunes n’est pas toujours linéaire. Plusieurs parents s’en inquiètent. Ils craignent que leur jeune perde de l’intérêt pour les études si celui-ci souhaite prendre une pause des études pour travailler, voyager, ou pour réfléchir à ce qu’il veut faire de sa vie. Pourtant quand on consulte certaines statistiques sur le sujet, on constate rapidement que le parcours parfaitement linéaire du primaire aux études universitaires n’est pas le lot de la majorité, mais plutôt d’une minorité.
Statistiques du MEQ
Ainsi, selon des données du MEQ (2004), sur cent jeunes qui entrent à l’école primaire, seulement neuf sortiront de l’université avec un baccalauréat sans avoir pris de retard dans les études (un garçon pour deux filles). Sans faire de distinction entre les sexes, cinquante-cinq obtiendront un Diplôme d’études secondaires, mais quarante-trois seulement débuteront les études collégiales. Dix-huit obtiendront un diplôme au niveau collégial.
Les données concernant la durée des études montrent que plusieurs allongent la durée des études. En ne considérant que ceux qui quittent le cegep avec un diplôme, on a une durée moyenne des études de 2.4 années au niveau du DEC pré-universitaire et de 3.8 années au niveau du DEC technique.
Dès le secondaire, 24 % des jeunes prennent une pause des études. 17% passeront par la Formation Générale des Adultes afin de compléter certains préalables ou rattraper un retard. Au collégial, 17% des étudiants au DEC pré-universitaire et 28 % des étudiants au DEC technique feront une interruption des études. Au niveau des études universitaires, c’est 25% des étudiants qui feront aussi une interruption des études.
Si on tient compte des changements de programmes au niveau collégial et qu’on évalue le taux de réussite après 5 ans, on obtient un taux d’obtention d’un diplôme collégial pour 48.7% de ceux qui ont fait un changement de programme et de 73.5 % de ceux qui n’ont pas fait de changement de programme.
Le taux de réussite des études au secondaire est de 60 % pour ceux qui ont mis 5 ans pour obtenir le DES. Au collégial, le taux de réussite est de 41% pour un DEC pré-universitaire en deux ans et de 34% pour un DEC technique en trois ans. Quant au taux de réussite au niveau d’un baccalauréat, on a 34% sur trois ans et 61% sur quatre ans. Il faut considérer que certains programmes universitaires sont d’une durée de 4 ans, ce qui peut expliquer ce dernier écart.
Les intentions de carrière des jeunes
Une étude longitudinale (2000 à 2010) soit l’Enquête auprès des jeunes en transition (EJET) de Statistique Canada a été faite dans le but de voir la persistance des intentions de carrière d’un jeune de 15 ans versus ce qu’il exerçait comme métier ou profession à 25 ans. Les données ont été recueillies tous les deux ans, auprès des mêmes répondants à partir de l’âge de 15 ans. On a demandé à ces jeunes « Quel genre d’emploi ou de profession aimeriez-vous avoir lorsque vous aurez environ 30 ans? ». En comparant les réponses sur les aspirations professionnelles à partir de 15 ans, on a constaté qu’environ un jeune adulte sur 10 (9,6 %) parmi ceux qui ont été suivis pendant tous les années de l’étude ont indiqué le même choix de carrière à chaque cycle, révélant à 25 ans une décision qui correspondait encore à celle qu’ils avaient prise à 15 ans.
Toutes ces données apportent un éclairage différent. Ainsi, si votre jeune décide de prendre une pause des études ou de changer de programme, sachez qu’il n’est pas le seul si on se fie aux données statistiques du MEQ et de Statistique Canada. Ces données datent de plusieurs années, mais elles permettent tout de même de constater que les parcours scolaires non linéaires sont davantage le lot d’un grand nombre d’étudiants pour ne pas dire de la majorité. Toutefois, certaines études pourraient être faites afin de mesurer l’impact de la pandémie sur le parcours scolaire des jeunes.
Références:
https://www150.statcan.gc.ca/n1/fr/catalogue/81-599-X2015010