Les résolutions de l’année et la carrière
Le début d’une nouvelle année amène plusieurs personnes à prendre des résolutions pour l’année à venir. Celles-ci concernent souvent l’alimentation et l’activité physique, mais elles peuvent aussi concerner les études, le travail, les relations interpersonnelles.
Formuler une résolution sans s’attarder aux moyens à prendre pour la tenir, c’est s’assurer d’avance que notre intention, notre souhait, notre désir, a peu de chance de se réaliser. Au fond, notre résolution ne restera qu’un vœu si on agit de cette manière.
Quels sont les moyens et les actions que je compte mettre en place afin d’en arriver à ce que mon désir (ma résolution) se concrétise? Pour obtenir un changement de résultat, il faut faire des modifications au niveau des variables faisant partie du problème. Pour un même problème, il peut donc exister plusieurs variables à considérer et les moyens à prendre pour le solutionner peuvent différer selon les personnes.
La grande difficulté avec les résolutions concerne souvent le réalisme de celles-ci. On se fixe des objectifs trop élevés ou on prend un trop grand nombre de résolutions qu’on sera incapable de maintenir plus de trois semaines. Il semblerait qu’une période de trois semaines soit nécessaire pour créer une nouvelle habitude et l’intégrer dans notre vie.
Pour les étudiants en questionnement relativement à la carrière, la résolution ne devrait pas être de formuler un choix professionnel, mais plutôt de se mettre en mode introspection afin de découvrir (à partir de soi et non des autres) les éléments à placer dans l’équation pour en arriver à un choix de carrière réaliste et réalisable. Souvent pressées d’en arriver à une réponse, les personnes escamotent cette partie de réflexion. Les déceptions, les désillusions, et parfois les échecs qui s’en suivent, les ramènent à la case départ, les obligeant ainsi à se poser les véritables questions et à trouver leurs propres réponses. Comme étudiant en quête d’un choix professionnel, on devrait donc prendre la résolution de se questionner davantage sur soi afin de trouver les repères nécessaires qui serviront à formuler éventuellement un projet professionnel.
Le monde du travail est en constante évolution. Bien malin, celui qui pourrait prédire ce à quoi il ressemblera dans les trente prochaines années. Hélas, encore aujourd’hui, plusieurs personnes espèrent choisir une profession une fois pour toutes. Penser ainsi, c’est quasiment espérer que la profession choisie ne subira aucun bouleversement ni transformation. Ce qui est peu probable. Et si c’était le cas, on risquerait de s’ennuyer assez rapidement. Choisir une profession, c’est aussi accepter qu’elle subisse des transformations, qu’elle évoluera au fil du temps, et qu’on devra inévitablement s’adapter à cette nouvelle réalité, ou encore envisager de se réorienter si elle ne nous convient plus. Au fond, on a plus de contrôle sur ce qu’on est comme personne, sur ce qu’on a à offrir comme savoirs, savoir-faire, savoir-être, que ce sur quoi le monde du travail sera dans le futur. En ce qui concerne la carrière, on devrait donc prendre la résolution de miser sur soi avant tout.
Les problèmes au travail ne concernent pas toujours la profession en elle-même. Le monde du travail est aussi fait de multiples relations interpersonnelles. Pourtant, il n’est pas rare que des personnes envisagent de se réorienter parce qu’elles souffrent des piètres relations dans leur milieu de travail ou encore du mauvais climat qui existe au sein de leur équipe de travail. Avant d’en arriver là, il est nécessaire de se questionner sur les réelles causes de l’inconfort. Est-ce que j’aime encore les tâches inhérentes à ma fonction ou à ma profession? Ou est-ce que ce sont les relations que j’entretiens avec les gens dans mon milieu de travail qui sont un problème pour moi? Quelle est ma part de responsabilité dans les difficultés rencontrées? Pour être honnête, il est impossible que ce soit toujours la faute des autres. Notre attitude et nos comportements, tout comme ceux des autres, peuvent contribuer aux problèmes rencontrés dans les milieux de travail. Certes, on ne peut pas changer les comportements et les attitudes des autres, mais on a un certain pouvoir pour améliorer sa façon d’être et d’agir au travail.
De manière générale, les relations interpersonnelles sont très complexes. Elles le sont davantage en milieu de travail puisqu’on est amené à travailler ou à collaborer avec des gens qu’on n’a pas nécessairement choisis. Un autre facteur pour expliquer certaines difficultés rencontrées dans les milieux de travail est la présence chez des collègues (ou vous-mêmes) d’un trouble de la personnalité. Bien qu’il existe peu d’études sur la prévalence des troubles de la personnalité au Canada, des études américaines montrent qu’entre 6 et 9 % de la population pourrait souffrir de troubles de personnalité. Si votre milieu de travail compte 100 personnes, dites-vous qu’entre 6 et 9 personnes peuvent souffrir d’un ou de plusieurs troubles de personnalité. Ces personnes souffrent et font souffrir les autres. Ces troubles apparaissent souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, ce qui pourrait correspondre à l’entrée dans la vie active au plan professionnel. En général, les personnes qui souffrent d’un trouble de la personnalité ont de la difficulté à s’entendre avec les autres et peuvent être irritables, exigeantes, hostiles, craintives ou manipulatrices (Réf. : Agence de santé publique du Canada). Si vous rencontrez des difficultés dans vos relations au travail, votre résolution pourrait être de considérer en premier lieu votre contribution potentielle dans les problèmes rencontrés. N’hésitez pas à consulter. Des ressources sont disponibles pour vous aider à mieux fonctionner au travail et dans la vie en général. Il n’est pas toujours nécessaire de se réorienter pour espérer trouver un milieu de travail où les relations interpersonnelles seront plus harmonieuses. Si vous souffrez de troubles de la personnalité, changer de milieu de travail ou de profession ne règleront rien, sauf déplacer le problème et maintenir votre souffrance et celle des autres.