L’anxiété et l’orientation
Les personnes qui consultent en orientation ressentent souvent de l’anxiété face à leur questionnement sur les études et la carrière. Parfois, cette anxiété est exacerbée par les commentaires de l’entourage qui questionne la personne sur ses projets d’avenir et lui fait part de ses propres croyances, souvent fausses et non fondées, à l’égard du travail, des études et des professions.
Lorsqu’elles se décident à rencontrer un c.o., ces personnes pensent et espèrent qu’on abordera rapidement l’exploration des professions et des programmes d’études. Pour diminuer leur anxiété, c’est ce qui leur semble le plus important. Elles ont l’impression qu’elles commenceront enfin à respirer une fois rendues à cette étape et elles ont bien hâte d’y arriver. Mettre un nom sur une profession à envisager ou un programme d’études à considérer ne suffit pas à atténuer toute cette anxiété. Il faut que la personne se mette en action et soit persistante, afin de mener à terme ce projet d’études ou de carrière. Or, c’est bien connu, si le projet n’est pas suffisamment mûri, il y a de bonnes chances qu’il ne se réalise pas, qu’on le remette en question ou qu’on l’abandonne tout simplement. La personne se retrouve alors dans la même situation, celle dont elle voulait se sortir.
Escamoter certaines étapes antérieures à l’exploration (des carrières et des programmes d’études) peut amener les personnes à ressentir davantage de confusion puisqu’elles n’auront pas acquis une connaissance suffisante d’elles-mêmes quant à leurs intérêts, leurs aptitudes, leurs traits de personnalité, leurs valeurs, leurs aspirations, leurs limites, leurs contraintes et leurs ressources. Mentionnons que tous ces éléments sont l’objet d’un questionnement et d’un travail nécessaire lorsqu’on fait un processus d’orientation. Comment savoir ce qui nous convient le mieux si on n’a pas préalablement défini ses propres repères? Pour explorer les professions et les programmes d’études, il faut avoir préalablement fait un travail de consolidation de son identité. Cet exercice demande une certaine introspection et un véritable travail sur soi, ce qui n’est pas toujours facile, mais combien nécessaire. D’une durée variable selon les personnes et le rythme personnel de chacun, cette période représente une bonne partie d’un processus d’orientation. Durant cette étape, la personne est amenée à se poser des questions essentielles et à trouver ses propres réponses en vue de mieux se connaitre. Ce n’est qu’une fois que la personne est arrivée à clarifier son identité qu’il est opportun d’explorer les professions et les programmes d’études. Il faut donc tolérer pendant un certain temps l’incertitude qui accompagne ce temps de réflexion, afin d’accomplir le travail que requiert un processus d’orientation. Il est primordial de prendre le temps qu’il faut. Les aspects qu’on aura négligé d’aborder referont probablement surface à un moment ou à un autre, imposant cette fois-là qu’on s’y attarde véritablement.
De la même manière qu’un brouillard rencontré sur la route nous amène à réduire notre vitesse, à adapter notre conduite et à rester concentré, être dans la confusion quant à son avenir professionnel demande qu’on prenne le temps de se questionner sur soi. C’est la prémisse à tout projet professionnel satisfaisant.