Ce qu’il faut savoir avant de se réorienter

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Après avoir considéré un changement d’emploi lié à leur formation académique initiale, plusieurs personnes en viennent à envisager un retour aux études afin de se réorienter dans un domaine qui leur ressemble davantage et qui, espèrent-elles,  saura répondre à leurs attentes et améliorer leur situation au plan professionnel.  Il est toutefois important de bien considérer certains aspects afin de mener à terme ce projet de retour aux études.

Certaines personnes semblent sous-estimer plusieurs aspects importants à considérer lorsqu’on effectue un retour aux études après quelques années sur le marché du travail. Pensons à  l’aspect financier, aux  études en elles-mêmes, et à l’impact sur la vie sociale et familiale, pour ne citer que ceux-là.

Premièrement, il faut savoir que le coût d’un retour aux études ne se limite pas aux frais d’inscription, aux frais de scolarité,  et aux livres à acheter. Il implique souvent une baisse des revenus advenant qu’on doive prendre congé de son emploi pour une période donnée.  Pour pallier à cela, des économies doivent avoir été préalablement faites en vue d’assumer les dépenses de la vie courante durant la période consacrée aux études.  Autrement, il faudra envisager de financer le projet, ce qui en rebute plusieurs, déjà endettés avec l’hypothèque sur la maison, le prêt-auto, et les cartes de crédit, pour n’en citer que quelques exemples.   Il y a aussi l’aide financière aux études, mais celle-ci ne permet d’assumer qu’une partie minimale des dépenses, si on s’y qualifie, bien évidemment. En somme, pour passer à travers, il faudra inévitablement compter sur ses économies personnelles, réduire son train de vie, et accepter de se limiter aux dépenses vraiment essentielles, du moins le temps des études.

Un second aspect qui est souvent sous-estimé est l’étude et les travaux qu’amènent le programme d’études choisi.  Un programme d’études de la formation professionnelle au secondaire exige une présence en classe à temps plein d’environ 30 heures par semaine et du travail personnel à faire en dehors des cours.  Un programme technique au cégep peut facilement compter une trentaine d’heures de cours en classe et exiger entre 15 et 20 heures de travail personnel par semaine.  Dans de tels programmes, il est souvent difficile d’étudier à temps partiel à cause de la séquence des cours à faire, certains étant préalables à d’autres, en plus de n’être dispensés qu’à une session donnée plutôt qu’à toutes les sessions.  À l’université, un programme à temps plein comprend habituellement 5 cours de 3 heures par semaine, ce qui peut sembler peu, à première vue.  Il faut cependant savoir que chaque cours amène aussi 6 heures de travail personnel, ce qui fait 30 heures de travail personnel par semaine.  Si on ajoute les 15 heures de cours, on arrive à une semaine de 45 heures pour un étudiant universitaire.  Il faut être très organisé pour cumuler en plus un emploi rémunérateur, peu importe le niveau (secondaire, collégial, ou universitaire), sans compromettre la réussite des études. Comme on peut facilement le constater, peu importe le niveau d’études, c’est du temps plein.  Plusieurs experts sont d’avis qu’étudier à temps plein et travailler plus de 14 heures par semaine n’est pas recommandé, si on veut  réussir ses études et maintenir un certain équilibre.  Il faut toutefois mentionner qu’il est plus facile d’étudier à temps partiel au niveau universitaire, en autant que le programme choisi le permettre, ce qui n’est pas toujours possible.  De plus, si vous espérez avoir un horaire de cours en soirée, sachez que l’offre en ce sens est plutôt limitée.  Inévitablement, il faudra éventuellement que vous soyez capable de vous libérer afin d’assister aux cours prévus à votre programme, mais qui ne sont  dispensés  qu’en journée. Et ça, ce ne sont pas tous les types d’emplois ou d’employeurs qui offrent cette latitude.

Un troisième aspect à considérer est l’impact d’un retour aux études sur la vie sociale et familiale.  Le temps qu’on doit consacrer à ses études est du temps qu’on ne peut consacrer à sa vie familiale et aux loisirs.  C’est donc toute la famille, si vous en avez une, qui devra faire sa part pour que vous puissiez vous consacrer à vos études, en plus d’avoir à accepter votre manque de disponibilité, pour un moment.  Et ça, c’est sans parler du stress des examens que certains vivront …

Tous ces aspects semblent laisser croire qu’il peut être difficile de se réorienter.  Avant d’abdiquer, il importe que vous analysiez votre situation personnelle afin de faire ressortir les éléments qui jouent en votre faveur.  Comme dans plusieurs projets, une bonne planification peut vous éviter bien des ennuis et des déceptions.  Pouvez-vous compter sur le support de vos proches?  Quelle pourra être leur contribution?  Vous appuient-ils dans votre démarche?  Comment pouvez-vous repenser votre budget?  Avez-vous des économies?  Si non, il peut être souhaitable de retarder d’un an le retour aux études, soit le temps d’adopter un style de vie plus modeste, et accumuler certaines économies en prévision du retour aux études.  Une chose est certaine, retourner aux études demande de nombreux sacrifices à plusieurs niveaux.  Il faut une bonne dose de détermination et une certaine tolérance à l’incertitude au plan financier. C’est parfois le prix à payer pour changer et/ou améliorer son sort.