orientation

Qu’est-ce qu’un processus d’orientation?

Le conseiller d’orientation permet d’avoir un accompagnement personnalisé en matière de choix de carrière. Aussi, le processus d’orientation est l’occasion  de réfléchir sur soi, sur sa carrière, sur ses études, sur ses projets professionnels.   Le but du processus est de permettre au client de  trouver des réponses à ses questions.  Le c.o amène ce dernier  à se poser les bonnes questions.  De plus, il peut être difficile et angoissant de se projeter dans le futur. Être accompagné dans cette réflexion est important.  Le c.o. est un guide qui  accompagne pour  aider à sortir de l’impasse décisionnelle.

Consolidation de l’identité

Dans une telle démarche, le c.o aide le client à identifier  le problème auquel il fait face. De plus, il l’aide à identifier ses ressources personnelles, ses limites et contraintes. Ne pas savoir quoi choisir comme programme d’études peut supposer  plusieurs difficultés chez la personne qui consulte. La plupart du temps, particulièrement si la personne est jeune, celle-ci manifeste une faible connaissance de soi.  Elle sait peu de choses de ses aptitudes, de ses valeurs, et de sa personnalité.  Ceci explique pourquoi la personne n’arrive pas par la suite à faire des liens requis. Pour s’orienter, la personne doit faire des liens entre ses caractéristiques personnelles et celles requises par les professions.  Ne pas savoir qui on est n’aide pas à savoir ce que l’on cherche.  Aussi, il faut être conscient de ses limites personnelles.   Au bout du compte le projet de carrière doit être réaliste et réalisable.

L’exploration

S’informer sur les programmes d’études et les professions, c’est bien.   En autant qu’on a suffisamment d’information sur soi-même pour faire les liens requis.  Fouiller dans les guides sur les carrières, c’est souvent ce que font les personnes confrontées au choix de carrière.   Toutefois, il est nettement préférable de trouver ses repères personnels en premier lieu. Plus la personne aura une image claire de ce qui la caractérise, plus ce sera facile  d’identifier ce qui pourrait lui convenir comme professions.   Plusieurs  sont susceptibles de lui convenir, pas juste une.  En explorant les formations sans une connaissance suffisante d’elle-même , la personne risque de se retrouver encore plus perdue devant tant  de possibilités.  Aussi, elle peut  même vivre une certaine période d’anxiété, ce qui n’aide pas à faire le meilleur choix.  Celui-ci  devrait être mûri, réfléchi, éclairé.

Certains pourraient croire que le processus est complété une fois que la personne a identifié une couple de professions intéressantes.  Pas vraiment.  Il reste encore beaucoup de travail à faire.  Ainsi, ce n’est pas parce que la personne a identifié une profession comme étant intéressante que celle-ci satisfera ses critères et besoins pour le futur. Si la personne cesse le processus à cette étape, elle pourrait  prendre conscience d’une réalité de la profession choisie qu’une fois sur le marché du travail.  Elle aurait pu très bien être informée de tout cela si elle avait approfondi la connaissance de la profession ou du métier au moment du choix initial.

Le traitement de l’information

À  quelles conditions de travail aspirez-vous?  Toutes les professions n’offrent pas les mêmes conditions, salaires, perspectives professionnelles, ou encore les mêmes possibilités d’avancement.  Si tout cela a une certaine importance pour la majorité des personnes, plusieurs ne s’en préoccupent pas suffisamment pour dire qu’ils font réellement un choix de carrière réfléchi.

Certes, on ne connait pas l’avenir, l’évolution que prendront les professions, le marché du travail futur, l’économie, etc. Le c.o. ne peut prédire comment le marché du travail va tourner ou évoluer.  Nul sait ce que sera l’avenir d’une profession donnée.  Toutefois, il faut au moins prendre le temps d’analyser l’information disponible sur une profession donnée, du moins si on pense opter pour celle-ci pour la carrière.  Par ailleurs, il faut tenter de rencontrer des personnes qui exercent les professions qui pourraient nous intéresser. Ces personnes pourront nous informer sur des aspects concrets de leur profession dans le contexte de leur secteur d’activité.

Aussi, on doit considérer que les perspectives professionnelles actuellement disponibles sont des prévisions.  Elles  sont basées sur l’analyse des tendances observées sur le marché du travail. Ces prévisions doivent être considérées comme des tendances. Pour cette raison, les personnes sont invitées à les utiliser avec prudence et jugement .  Elles doivent les mettre en relation avec d’autres informations provenant de sources crédibles.

Actuellement, les prévisions proviennent d’Emploi-Québec et de Service Canada. Ces deux organismes utilisent des méthodes d’analyse différentes. Les données de Service Canada présentent des prévisions de croissance et de besoins de main-d’œuvre pour les quatre prochaines années, tout au plus.  Pour les professions les plus significatives, un texte produit par Service Canada présente le raisonnement qui justifie les prévisions de croissance. Par ailleurs, les prévisions d’Emploi-Québec présentent les perspectives attendues pour les dix-sept régions du Québec ainsi que pour les régions métropolitaines de recensement (RMR) de Montréal et de Québec.

À cette étape du processus, il y a beaucoup d’information à analyser afin que la personne puisse se faire une idée de la réalité d’une profession.  Encore faut-il avoir de l’information fiable et à jour.  Il n’est pas rare que les personnes entendent toutes sortes de propos à l’égard de certaines professions ou formations.  Des impressions ou un ouï-dire mènent à des  propos  souvent  erronés.  Des données vérifiables permettent de confirmer ou d’invalider ceux-ci.

Il existe de nombreuses possibilités de nos jours pour en apprendre davantage sur les professions.   Des sites comme Académos, Jeunes explorateurs d’un jour,  Repères et Inforoute, peuvent être très utiles.   Vos contacts personnels peuvent l’être aussi.  Ces derniers vous seront utiles s’ils peuvent vous parler avec honnêteté  des aspects positifs et négatifs d’une profession donnée.  Le meilleur métier du monde pour l’un ne le sera pas nécessairement pour l’autre.  Il est du devoir de la personne de s’informer. De plus,  elle doit analyser les informations sur les professions afin de savoir si la carrière envisagée correspond toujours à ses  attentes. Il est difficile  de trouver la profession parfaite. Choisir c’est aussi renoncer!

Le plan d’action

Une fois que la personne a identifié des projets de carrière réalistes et réalisables, il lui faut se mettre en action. Pourquoi est-il nécessaire d’identifier plus d’un projet de carrière susceptible de vous convenir?  Parce qu’il se pourrait que le premier choix ne  puisse se concrétiser.  Des programmes  sont contingentés. Certains ont une capacité d’accueil limitée. Se mettre en action veut dire faire la demande d’admission. Dans certains cas, il faudra  satisfaire les critères d’admission s’il y a des préalables manquants, etc.  Se mettre en action c’est faire ce qu’il faut pour avancer en direction de l’objectif fixé.

En conclusion

À quoi s’attendre dans un processus d’orientation?  Pour le client, celui-ci demande de l’introspection et un investissement  dans le travail de réflexion et les exercices proposés.  Selon le jugement professionnel du c.o., l’évaluation à l’aide de tests psychométriques peut être nécessaire.  Généralement, on parle d’évaluation des intérêts, de la personnalité, des aptitudes.  De plus, le processus permet d’apprendre au client à trouver l’information requise et à l’analyser judicieusement. Il permet de faire un processus de choix éclairé en considérant tout ce qu’il y a d’important à considérer. Finalement, la démarche devrait aussi permettre de retrouver l’élan nécessaire pour passer à l’action et actualiser l’option retenue.

 

Carole Dion, conseillère d’orientation

Aider son jeune à s’orienter

Il arrive fréquemment que des parents initient des contacts avec des c.o. parce que leur jeune est dans une impasse quant à son avenir. Ils se demandent ce que le jeune peut faire et quelles sont les options qui s’offrent à lui.

 

Il faut reconnaître que le choix de carrière est une des premières décisions d’importance qu’a à faire un jeune. Aujourd’hui, les possibilités de carrière sont nombreuses et l’accessibilité à l’éducation est présente.  De plus, tous les parents veulent le meilleur pour leurs enfants.  Alors, comment les aider sans projeter nos désirs de parent et nos aspirations professionnelles déçues?  Il faut bien le reconnaître, ce qui est un bon choix de carrière pour l’un ne l’est pas systématiquement pour l’autre.  Ce qui est important, c’est que chacun fasse un choix qui lui convienne.

 

De là, l’importance d’écouter son enfant et d’essayer de ne pas trop juger… Bref, il ne faut pas couper la communication puisqu’il faut l’amener à parler de lui ou d’elle, de ce qu’il aime au pas, à l’école ou ailleurs, de ce qui est important à ses yeux au travail et dans la vie en général. Quotidiennement, vous êtes témoins de ses talents, de ses habiletés particulières, de ses qualités personnelles, c’est important que vous lui reflétiez cela.  Peut-être qu’il ou qu’elle ne voit pas.   Y a-t-il un fil conducteur dans ce qu’il aime, dans ce qu’il est?  En tant que parent, vous êtes le mieux placé, celui qui devrait le connaître le mieux.  Et comme la connaissance de soi est à la base du choix de carrière, vous avez un rôle important à jouer pour l’aider à mieux se connaître.  Aussi, vous avez une grande influence sur lui, bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer.

 

Alors, comment faire pour l’aider, sans imposer vos propres choix et vos valeurs? Simplement en l’aidant à découvrir qui il est et à s’exprimer sur ses aspirations futures. Mais on fait cela comment? À partir des expériences personnelles qu’ils ont pu vivre. À titre d’exemple, plusieurs jeunes occupent des emplois durant les fins de semaine ou lors des vacances estivales.  Loin d’être anodins, ceux-ci sont des occasions d’explorer le marché du travail et d’acquérir une meilleure connaissance de soi.  Ainsi, un jeune peut obtenir un emploi d’été auprès d’un jeune handicapé ou dans un terrain de jeux.  Pour l’un, ce sera la confirmation qu’il n’a aucune aptitude pour la relation d’aide, alors qu’un autre se rendra compte que d’aider les autres donne un sens à sa vie et le valorise.  Déjà là, il y a toute une série de carrières à explorer ou à éliminer, selon qu’il a aimé ou non son expérience de travail estival. De réfléchir à ce qu’une expérience nous apprend sur nous, c’est ce qui nous permet de nommer éventuellement certaines de nos caractéristiques personnelles. Aucune expérience de travail n’est futile, dites-vous qu’il devrait en apprendre davantage sur lui-même peu importe le travail qu’il fera à l’adolescence ou en tant que jeune adulte.  Pour d’autres, ce sera le bénévolat.  Quelles sont les causes qui l’intéressent?  Qu’est-ce qu’il aime de ses expériences? Qu’apprend-il sur lui? Votre rôle dans tout cela, c’est de favoriser les échanges constructifs et d’accepter qu’il exprime ou formule des intentions qui ne tiendront que quelques jours ou quelques semaines.  C’est aussi cela être en exploration!

Carole Dion c.o

L’orientation scolaire n’est pas un luxe

Je vous partage un texte de Luc Gélinas, Président de l’Association des conseillères et des conseillers d’orientation du réseau scolaire du Québec.  Ce texte est paru dans La Presse +  le 19 février 2017.  L’auteur met l’accent sur l’importance des besoins d’orientation des jeunes et sur le manque de ressources mises à leur disposition dans le réseau scolaire. Ce manque de ressources étant le résultat des coupes en éducation.  Bonne lecture!

L’avenir de vos jeunes, est-ce important?

 

Luc Gélinas

 

Nous sommes à quelques jours du 1er mars, date importante pour nos jeunes finissants du secondaire.

La formation professionnelle, la formation préuniversitaire ou technique, quel choix faire ? Les choix et les particularités par établissement sont multiples en 2017. Pour les accompagner et les orienter vers un choix qui répondra à leurs aspirations et leurs besoins, il est impératif d’avoir accès à des professionnels en choix de carrière. Ont-ils la possibilité d’être accompagnés pour faire le meilleur choix ? Peuvent-ils être rencontrés et guidés par un conseiller d’orientation (C.O.) ?

En tant que parent, je vous invite à interroger votre école sur les services en orientation. Vous constaterez avec stupéfaction que votre enfant n’a pratiquement aucun service, très peu de temps pour s’asseoir et faire le point sur son avenir.

Depuis les coupes en éducation, le nombre de C.O. a été si touché qu’il n’est pas rare d’avoir une ressource pour 2000 élèves dans nos écoles. Aucun seuil minimum de ressources n’existe, la détermination des besoins d’orientation est à la discrétion des directions d’école. Ainsi, il y a d’énormes disparités entre les écoles publiques du Québec ; dans la région de Charlevoix, nous retrouvons un ratio de 1 conseiller d’orientation pour 858 élèves alors qu’à Montréal, le ratio est de 1 pour 2895 – un conseiller qui travaille à guider 2895 élèves. Pour les services d’orientation dans les écoles privées, ce n’est guère mieux. On se retrouve donc avec des enfants très souvent laissés à eux-mêmes.

Voyant la détresse des élèves face à leur avenir, certains enseignants ou intervenants scolaires tentent d’aider leurs élèves en s’improvisant conseiller d’orientation, mais n’ont aucune compétence reliée au processus de choix de carrière si ce n’est leur propre expérience.

Faire le choix de la profession idéale pour une personne est très complexe. Pour bien conseiller, il faut avoir de solides connaissances du marché de l’emploi, des programmes offerts, et être en mesure de faire un bilan complet des aptitudes, intérêts et personnalité d’un individu.

On ne peut s’improviser conseiller d’orientation. En tant que parent, on peut soutenir notre enfant, l’aider à faire un choix et surtout revendiquer le droit au service d’un conseiller d’orientation.

QUAND ON SE COMPARE… ON SE DÉSOLE

Il y a plus de 10 ans, les professionnels de l’orientation aux États-Unis ont pris position et ont crié haut et fort que les enfants avaient droit à un service d’orientation de qualité. Nos voisins ont adopté une approche plus revendicatrice du droit au service de professionnels dans les écoles et recommandent désormais le maintien d’un ratio de 1 conseiller pour 250 élèves.

Dans cette foulée, Simon Viviers, professeur adjoint à l’Université Laval, confirme que plusieurs États ont décidé d’établir un ratio à respecter pour tous les niveaux (ex. : Iowa, 1 pour 350) ou encore par niveau (ex. : Maine, années 1-8, 1 pour 350, années 9-12, 1 pour 250). Dans les dernières années, le ratio effectif pour l’ensemble des États américains a varié entre 450 et 500 élèves par conseiller.

Les quelques recherches réalisées sur l’impact de la diminution des ratios indiquent que celle-ci contribue de manière particulièrement efficiente à décroître les problèmes de discipline dans les écoles et augmenter la réussite scolaire, particulièrement chez les garçons.

Nos voisins du Sud ont probablement mieux compris que nous le coût de la désorientation. Cette dernière a effectivement un coût réel : une session perdue au cégep coûte au contribuable 9741 $ par élève. Dans une période d’austérité, le meilleur moyen d’enrichir le Québec n’est pas de couper les meilleurs spécialistes du choix de carrière, mais plutôt d’investir massivement dans cette ressource. Le Québec en serait gagnant ; des millions pourraient être économisés et, en prime, nous créerons une génération plus mobilisée à contribuer au Québec de demain.

Il est temps de se positionner comme société et faire des choix pour l’avenir de nos jeunes et la prospérité du Québec.

L’orientation scolaire et professionnelle n’est pas un luxe, mais une nécessité.

L’association des conseillers d’orientation considère que la démarche d’orientation est essentielle pour un individu. Elle est importante à des moments différents, et ce, tout au long de la vie. Elle est certainement prioritaire avant la fin du secondaire, à l’aube de prendre de grandes décisions.

À la veille des inscriptions, êtes-vous certain que votre enfant a été bien guidé ?

 

Référence:

http://plus.lapresse.ca/screens/a403c0be-0cbd-4dc4-87dc-2ef65e2a6e32%7C_0.html

 

 

 

Semaine québécoise de l’orientation 2016

C’est quoi ?

Une semaine thématique durant laquelle des conseillers d’orientation du Québec organisent avec leur ordre professionnel des activités pour le public.

Pourquoi ?

Sensibiliser le public au fait que l’orientation aujourd’hui, c’est tout au long de la vie. Des questionnements et des besoins de changement reliés aux études et au travail apparaissent à différentes étapes de la vie. Durant la Semaine québécoise de l’orientation, les conseillers d’orientation explorent un thème relié au travail ou aux études afin de susciter la réflexion, de permettre au public de trouver ses réponses et de passer à l’action.

Thématique 2016 : Bâtir sa confiance, croire en ses forces !

Pouvons-nous avoir des forces, des capacités, et ne par les reconnaître ? Oui, c’est une réalité pour plusieurs. Une situation très embêtante quand vient le temps de s’orienter, de choisir un chemin à sa mesure; ou quand vient le temps d’affirmer ses capacités, au travail par exemple. Rassurons-nous, car cette confiance se construit tout au long de la vie.

À compter de la mi-octobre, les activités gratuites offertes durant la Semaine québécoise de l’orientation (SQO) 2016 seront annoncées.

Il y en aura dans la plupart des régions. Les conseillers d’orientation vous offrent de participer à une activité vous permettant d’identifier des moyens à votre portée favorisant l’acquisition ou la consolidation de la croyance en vos compétences. Par exemple, juste de mieux comprendre comment elle se construit, permet de dégager un pouvoir d’agir, aux études, au travail et dans sa vie en général. Participer à une activité de la SQO, vous amène à voir votre situation autrement. Bienvenue à tous !

Pour qui ?   Personnes de tout âge et de toutes les  conditions

Où ? Dans la plupart des régions du Québec

Quand ? Du 6 au 12 novembre 2016

Visitez le site de l’OCCOQ pour plus de renseignements.

http://orientation.qc.ca/communications/semaine-quebecoise-de-lorientation

Emploi d’été et orientation

L’année scolaire tire à sa fin.  Dans moins de deux mois, ce sera la période estivale. Pour certains, ce sera les vacances…peut-être les dernières avant d’arriver véritablement sur le marché du travail, ou d’entrer dans une période où alterneront les sessions d’études et la période estivale consacrée à un emploi d’été.

Vous vous dites sans doute : Mais qu’est-ce que ça me donnerait de me trouver un emploi d’été alors que je ne manque de rien et que je pourrais profiter de ce temps libre à me prélasser sur le bord de la piscine ou à passer du temps avec les amis.  Travailler durant l’été pourrait vous apporter beaucoup plus que ce que vous pouvez croire, même si vous ne travaillez qu’à temps partiel.

Les premiers emplois nous apprennent beaucoup sur nous, même si notre premier emploi n’aura possiblement aucun lien avec notre carrière future dans la majorité des cas.  Un premier emploi sert souvent à gagner son propre argent, à le gérer et à décider de ce qu’on  fera avec.  Comme on n’a pas encore de grandes responsabilités à  16 ou 17 ans, l’argent gagné sert souvent à se procurer des biens.  Rares sont ceux qui pensent à amasser un capital à l’adolescence, à moins d’avoir un plan précis en tête. Une chose est certaine, on réalise rapidement combien de temps il faudra travailler, au salaire minimum la plupart du temps, afin d’amasser la somme requise pour acheter l’objet convoité.  Un premier emploi nous permet donc de découvrir notre rapport à l’argent.

Un premier emploi d’été nous apprend aussi à mieux se connaître quant à nos aptitudes, à nos traits de personnalité et à nos valeurs. Est-ce qu’on est en contact avec des gens dans son emploi? Est-ce que notre emploi nous amène à bouger ou est-ce que c’est un emploi plutôt sédentaire?  Est-ce qu’on travaille à l’extérieur ou à l’intérieur? Quels sont les traits personnels sollicités par cet emploi? Est-ce qu’on s’y sent bien ou est-ce qu’on est inconfortable parce qu’il nous fait sortir de notre zone de confort? De nombreuses questions qu’on se pose sur nous-mêmes peuvent trouver une réponse, si on s’attarde le moindrement, simplement en regardant comment on se comporte ou comment on réagit dans une situation de travail rémunéré, même si on ne fait aucun lien avec ce qu’on souhaite faire dans le futur.  Je parle de travail rémunéré, mais on peut aussi trouver des réponses sur nous-mêmes en faisant du bénévolat.

Travailler durant l’été permet donc d’apprendre à mieux se connaitre.  Et c’est important de bien se connaitre pour trouver ce qu’on voudra faire dans la vie.  Toutes ces expériences qu’il nous est donné de vivre peuvent nous aider à trouver nos repères personnels qui serviront éventuellement à cibler les professions ou domaines d’études convenables pour nous et susceptibles de répondre à nos aspirations, puisqu’on aura pris le temps de se questionner et de s’y arrêter.

Pour trouver un emploi, on peut utiliser ses contacts personnels, mais la plupart du temps, il faut faire des démarches : rédiger son cv et lettre de présentation, cibler des endroits où on aimerait travailler, et aller poser sa candidature. Bref, il faut faire certaines démarches.  Cela impliquera qu’on devra passer éventuellement des entrevues de sélection et se démarquer suffisamment pour obtenir l’emploi. Certes, cela peut être stressant pour certains.  Toutefois, dites-vous que ce devrait l’être moins que pour un poste où vous auriez envie de vous installer pour un bon moment au terme de vos études.  En ce sens, vos recherches pour vous trouver un emploi d’été vous permettront aussi de mieux performer  dans vos entrevues futures.

Et que dire de la maturité que vous pourrez gagner…et qui vous rendra davantage apte à faire les meilleurs choix pour vous-mêmes.

 

Carole Dion c.o.

Choix de carrière à l’ère de l’immédiateté

De nos jours, tout va vite.  Les personnes, particulièrement les jeunes, sont habituées à obtenir une réponse rapide à leurs questionnements, simplement en utilisant l’internet.  Il apparait difficile pour certains d’admettre que ça puisse être différent lorsqu’il est question de penser au choix de carrière.

Or, s’il existe des questions auxquelles on ne peut obtenir une réponse immédiate, ce sont bien les questions concernant le choix d’un domaine d’études et de la carrière.  Pourquoi en est-il ainsi?  Simplement parce que ces questions  demandent de la réflexion et que celle-ci nécessite qu’on y accorde un certain temps. Certes, toute cette réflexion peut parfois générer une certaine anxiété poussant ainsi les personnes à vouloir escamoter les étapes afin d’obtenir une idée d’un programme d’études à considérer ou une profession à envisager. Le fait d’avoir identifié une possibilité de carrière diminue l’anxiété pour certains.  Toutefois, on ne peut pas être assuré que toutes les questions auxquelles la personne aurait dû s’attarder ont été étudiées.  En ce sens, le choix n’est peut-être pas très éclairé s’il est fait de manière précipité. Tôt ou tard, les questions  auxquelles on ne se sera pas attardé au moment opportun s’imposeront inévitablement.

Ajoutons à cela, des parents eux-mêmes anxieux face au choix d’un jeune et on se retrouve dans une dynamique particulière  où l’anxiété de l’un vient augmenter celle de l’autre, créant ainsi un climat peu favorable à la réflexion et à l’introspection.

L’anxiété générée par le choix de carrière à faire doit être tolérée temporairement. Tenter d’y mettre fin abruptement n’amènera pas nécessairement la personne à faire le meilleur choix, celui qu’elle aurait pu faire si elle avait toléré une certaine anxiété passagère, alors qu’elle tente de trouver des réponses à ses questionnements en réfléchissant sur elle-même afin de trouver ses propres repères identitaires.  Pour faire un choix éclairé au plan de la carrière, il faut regarder la situation sous plusieurs angles. La démarche demande de se questionner sur soi, sur le monde du travail, sur les professions, afin de trouver le meilleur appariement entre la personne que nous sommes et les possibilités qui s’offrent à nous en vue d’accéder à une carrière qui correspond à la conception qu’on a de soi.

Si vous sentez que vous tournez en rond dans votre réflexion au sujet de la carrière, n’hésitez pas à consulter un(e) professionnel(le) de l’orientation qui vous guidera dans votre démarche.

www.orientation.qc.ca

 

 

L’anxiété et l’orientation

Les personnes qui consultent en orientation ressentent souvent de l’anxiété face à leur questionnement sur les études et  la carrière. Parfois, cette anxiété est exacerbée par les commentaires de l’entourage qui questionne la personne sur ses projets d’avenir et lui fait part de ses propres croyances, souvent fausses et non fondées, à l’égard du travail, des études et des professions.

Lorsqu’elles se décident à rencontrer un c.o., ces personnes pensent et espèrent qu’on abordera rapidement l’exploration des professions et des programmes d’études. Pour diminuer leur anxiété, c’est ce qui leur semble le plus important.  Elles ont l’impression  qu’elles commenceront enfin à respirer une fois rendues à cette étape et elles ont bien hâte d’y arriver.  Mettre un nom sur une profession à envisager ou un programme d’études à considérer ne suffit pas à atténuer toute cette anxiété.  Il faut que la personne se mette en action et soit persistante, afin de mener à terme ce projet d’études ou de carrière.  Or, c’est bien connu, si le projet n’est pas suffisamment mûri, il y a de bonnes chances qu’il ne se réalise pas, qu’on le remette en question ou qu’on l’abandonne tout simplement. La personne se retrouve alors dans la même situation, celle dont elle voulait  se sortir.

Escamoter certaines étapes antérieures à l’exploration (des carrières et des programmes d’études) peut amener les personnes à ressentir davantage de confusion puisqu’elles n’auront pas acquis une connaissance suffisante d’elles-mêmes quant à leurs intérêts, leurs aptitudes, leurs traits de personnalité, leurs valeurs, leurs aspirations, leurs limites, leurs contraintes et leurs ressources.  Mentionnons que tous ces éléments sont l’objet d’un questionnement et d’un travail nécessaire lorsqu’on fait un processus d’orientation.  Comment savoir ce qui nous convient le mieux si on n’a pas préalablement défini ses propres repères?   Pour explorer les professions et les programmes d’études, il faut avoir préalablement fait un travail de consolidation de son identité. Cet exercice demande une certaine introspection et  un véritable travail sur soi, ce qui n’est pas toujours facile, mais combien nécessaire.  D’une durée variable selon les personnes et le rythme personnel de chacun, cette période représente une bonne partie d’un processus d’orientation.  Durant cette étape,  la personne est amenée à se poser des questions essentielles et à trouver ses propres réponses en vue de mieux se connaitre.  Ce n’est qu’une fois que la personne est arrivée à clarifier son identité qu’il est opportun d’explorer les professions et les programmes d’études. Il faut donc tolérer pendant un certain temps l’incertitude qui accompagne ce temps de réflexion, afin d’accomplir le travail que requiert un processus d’orientation. Il est primordial de prendre le temps qu’il faut.  Les aspects qu’on aura négligé d’aborder referont probablement surface à un moment ou à un autre, imposant cette fois-là qu’on s’y attarde véritablement.

De la même manière qu’un brouillard rencontré sur la route nous amène à réduire notre vitesse, à adapter notre conduite et à rester concentré, être dans la confusion quant à son avenir professionnel demande qu’on prenne le temps de se questionner sur soi.  C’est la prémisse à tout projet professionnel satisfaisant.