choix de carrière

L’influence des parents dans le choix de carrière du jeune

Les parents sont une source d’influence importante pour le jeune quand vient le temps pour ce dernier de penser à son avenir et au choix de sa carrière.  Cette influence peut être tout autant positive que négative, mais aussi fort subtile.  La plupart du temps,  les parents ne sont pas conscients de toute cette influence.

Ainsi, qu’importe la scolarité des parents et la profession ou le métier qu’ils exercent, ceux-ci projettent une image.  Ils accordent au travail la place qui lui revient selon un schème de valeurs qui leur est propre. Leurs attitudes face au travail et à la carrière peuvent influencer le jeune. Celui-ci peut  voir le travail comme une occasion de se réaliser, d’utiliser ses compétences, sa personnalité et ses valeurs. Par ailleurs, les attitudes parentales à l’égard du monde du travail pourraient inciter le jeune à remettre en question la place qu’il compte accorder au travail dans sa propre vie. N’achetant pas le modèle dans lequel il a grandi et que les parents l’incitent à reproduire, il pourrait rejeter des possibilités de carrière valorisées au sein de la famille et dans lesquelles on l’imaginait déjà.

Il faut comprendre que le choix de carrière est un choix personnel et individuel.  Choisir en fonction de critères extérieurs à soi équivaut à remettre à d’autres la décision concernant son avenir.  Pour choisir une carrière, il faut déterminer ses propres critères.  Réfléchir à ce qui compte vraiment pour soi, c’est déjà tenter de prendre sa vie en main.

Les préjugés

Le monde des professions n’est pas à l’abri des préjugés. Qu’on se l’avoue ou pas, beaucoup de  gens ont des préjugés à l’égard de nombreuses professions. Plusieurs se font une idée, favorable ou pas, à l’égard de professions qu’ils connaissent souvent bien peu.   Sans s’en rendre compte nécessairement,  certains parents peuvent véhiculer leurs idées préconçues à l’égard de certaines professions.  Ceci  pourrait inciter leur jeune à exclure certaines possibilités de carrière qui auraient pu très bien lui convenir.

Autrement, un jeune peut choisir une profession à partir d’informations fausses et d’idées préconçues qui  ont peu à voir avec la réalité.  Pour le jeune, il importe de valider l’information véhiculée par ses parents  en s’adressant à des sources externes et fiables.

Certes, un parent est en mesure de parler en connaissance de cause d’une profession qu’il exerce lui-même et d’un domaine professionnel dans lequel il évolue, mais pas nécessairement de toutes les professions.

Les aspirations

Il arrive que des parents aient de grandes aspirations  pour leur jeune.  À tort ou à raison, ils estiment que le jeune ne vise pas assez haut. Ils croient  qu’il pourrait réussir des études supérieures s’il mettait les efforts voulus. En insistant pour que leur jeune aille dans le sens de leurs aspirations pour lui, ils tentent de réussir par procuration. On pourrait alors parler  des aspirations professionnelles déçues des parents.  Ces derniers souhaiteraient que leur jeune réalise ce qu’eux-mêmes n’ont pu faire à l’époque,  qu’importe la raison.    Qui sait si ces mêmes parents seraient en mesure de réaliser  maintenant ces  aspirations  s’ils étaient en âge de faire leur choix de carrière?

Dans certaines familles, peu de modèles ont pu accéder aux études supérieures. Conséquemment, ces familles pourraient  moins valoriser et encourager ce niveau d’études pour leur jeune.  En pareil cas, un jeune pourrait hésiter à faire des études universitaires, ou collégiales.  Il pourrait avoir le sentiment qu’il n’y est pas encouragé ou encore que ce n’est pas pour lui.  Même si cela pourrait l’intéresser et qu’il a les aptitudes académiques requises. Par ailleurs, il pourrait être tout aussi difficile pour un jeune d’exprimer des aspirations professionnelles inférieures à celles de sa famille si la majorité  est fortement scolarisée. En quelque sorte, ces jeunes pourraient avoir l’impression de renier leur milieu d’origine.

L’influence insoupçonnée des parents

Vous aurez compris, du moins je l’espère,  que l’influence parentale à l’égard du choix de carrière des jeunes ne débute pas vers la fin des études secondaires lorsque le jeune doit faire un choix de carrière ou de programme d’études.

Dès qu’il a conscience de votre travail, de l’impact qu’il a  sur vous et sur la famille, de vos propres commentaires sur votre emploi, votre profession, votre employeur, il se fait déjà sa propre idée sur le travail, l’emploi, le marché du travail, et les professions.  Ceci peut avoir des répercussions sur les choix de carrière qu’il fera. Le jeune pouvant rejeter des professions à partir de représentations construites sur la base de l’influence subtile et sous-estimée de ses parents.

Ainsi, certains parents pourraient considérer que leur jeune ne réalisera pas tout son potentiel. Estimant que ce dernier  choisit une profession moins exigeante ou prestigieuse que ce à quoi il se serait attendu de sa part, ou à la hauteur du potentiel perçu.  En somme, ce que le jeune pourrait tenter d’exprimer, c’est le rejet du style ou du mode de vie de ses parents.

Enfin, il se pourrait aussi que malgré tous les efforts faits, consciemment ou pas, pour le dissuader d’aller dans le même domaine que le vôtre, qu’il décide tout de même de suivre vos traces suite à sa propre analyse.

Pour une meilleure connaissance de soi du jeune

Ce qui est souhaitable, en tant que parent,  c’est que vous aidiez votre jeune à mieux se connaitre.  C’est à partir de la connaissance qu’il a de  lui-même qu’il décidera de son avenir scolaire ou professionnel. En l’incitant à vivre diverses expériences de travail ou à assumer des responsabilités adaptées à son âge, il pourra faire des constats quant à ses caractéristiques personnelles : intérêts, traits de personnalité, valeurs, aptitudes, aspirations, etc. C’est sans parler de toute la maturité qu’il pourra acquérir  et qui lui sera utile pour son choix de carrière.

Vous-mêmes, comme parents, vous pouvez lui refléter ce que vous percevez de ses caractéristiques personnelles.  Même les défauts et les faiblesses peuvent être soulignés, si le parent fait preuve de respect et de délicatesse. Vous estimez qu’il ne possède pas vraiment les caractéristiques requises pour une profession qu’il considère. Il est alors tout à fait utile que vous lui fassiez part respectueusement de vos observations à son sujet quant à ces dites caractéristiques.  En allant dans un domaine requérant des compétences qu’il n’a pas,  il pourrait  ne pas s’y sentir compétent, ni  heureux.  Éventuellement, il pourrait connaitre des échecs professionnels, voire des problèmes de santé.

Le jeune peut posséder certaines compétences et caractéristiques dont il n’a pas vraiment conscience. Il pourrait être intéressé à les utiliser dans une ou plusieurs professions données. Encore faut-il qu’on l’aide à en prendre conscience. À ce stade, il ne s’agit pas de nommer des professions dans lesquelles vous l’imaginez.  Il faut  plutôt  aider le jeune à prendre conscience de ses propres caractéristiques (aptitudes, intérêts,  traits de personnalité, valeurs).  Si vous vous avancez à nommer une profession qui pourrait lui convenir, il faudrait être capable de démontrer en quoi cette profession pourrait lui convenir, compte-tenu de ses caractéristiques personnelles.

L’accompagnement professionnel

Pour plusieurs jeunes et leur famille, les discussions au sujet de la carrière peuvent amener des tensions et des conflits.  Avant d’en arriver là, il peut être utile de consulter un conseiller d’orientation.   Ce dernier a une connaissance élargie du monde des professions, des programmes d’études, du marché du travail.  Par ailleurs, il est neutre. Dans une démarche d’orientation, le jeune a besoin de se sentir libre de parler de ses projets d’avenir sans se sentir jugé. Cela peut être différent lorsque le sujet de la carrière est abordé avec ses parents.  Le jeune peut  alors sentir  une certaine pression, ce qui ne l’aide en rien dans sa réflexion.

Dans une démarche d’orientation, le conseiller d’orientation (c.o) aidera le jeune à consolider son identité.  Le c.o. l’invitera à  explorer  des professions et des programmes d’études qui sont susceptibles de lui convenir.  Il l’aidera dans son processus décisionnel en l’amenant à se poser les bonnes questions.  Il l’aidera à trouver ses réponses.  En somme, il guidera sa réflexion, l’aidera à trouver les informations à propos de lui-même, des professions, des programmes d’études, du marché du travail, etc. Il l’aidera aussi à analyser toutes ces informations et ajustera son rythme au sien. Tout cela, en vue de faire un choix éclairé, réfléchi, et dans lequel il aura le désir de s’investir.

 

Carole Dion c.o

Choix de carrière et rôle des parents

Le choix de carrière est souvent la première décision d’importance que doit prendre un jeune au terme des études secondaires. Souvent, les jeunes demandent des conseils à leurs parents en cette matière.  Ceux-ci sont donc d’une grande influence lorsque vient le temps pour le jeune de choisir un domaine d’études ou une profession. Même bien intentionnés, les parents peuvent être confrontés à une certaine limite quant à l’aide qu’ils peuvent apporter lorsqu’il est question du choix de carrière.  C’est souvent dans ce contexte qu’ils consultent un(e) c.o. afin que leur jeune obtienne l’aide professionnelle nécessaire pour sortir de l’impasse décisionnelle à laquelle il est confronté.  Ils se demandent ce que le jeune peut faire avec les options qui s’offrent à lui.

Comme parents, comment apporter l’aide adéquate?

Aujourd’hui, les possibilités de carrière sont nombreuses et l’accessibilité à l’éducation est présente.  De plus, tous les parents veulent le meilleur pour leurs enfants.  Alors, comment les aider sans projeter les désirs de parent et les aspirations professionnelles déçues?  Il faut bien le reconnaître, ce qui est un bon choix de carrière pour l’un ne l’est pas systématiquement pour l’autre.  Ce qui est important, c’est que chacun fasse un choix qui lui convienne.

De là, l’importance d’écouter son enfant et d’essayer de ne pas trop juger… Bref, il ne faut pas couper la communication puisqu’il faut l’amener à parler de lui ou d’elle, de ce qu’il aime au pas, à l’école ou ailleurs, de ce qui est important à ses yeux au travail et dans la vie en général.

Quotidiennement, vous êtes témoins de ses talents, de ses habiletés particulières, de ses qualités personnelles. C’est important que vous lui reflétiez cela.  Peut-être qu’il ou qu’elle ne les voit pas.   Y a-t-il un fil conducteur dans ce qu’il aime, dans ce qu’il est?  En tant que parent, vous êtes le mieux placé, celui qui devrait le connaître le mieux.  Comme la connaissance de soi est à la base du choix de carrière, vous avez un rôle important à jouer pour l’aider à mieux se connaître.  Aussi, vous avez une grande influence sur lui, bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer.  Considérez que vous êtes aussi un modèle qu’il pourrait vouloir imiter…ou pas.

Respecter l’unicité du jeune dans son choix de carrière

Alors, comment faire pour l’aider, sans imposer vos propres choix et vos valeurs? Simplement en l’aidant à découvrir qui il est. Invitez-le  à s’exprimer sur ses aspirations futures. Mais on fait cela comment? À partir des expériences personnelles qu’ils ont pu vivre.

À titre d’exemple, plusieurs jeunes occupent des emplois durant les  fins de semaine ou lors des vacances estivales.  On peut acquérir une meilleure connaissance de soi en saisissant des occasions d’explorer concrètement le marché du travail.    Ainsi, un jeune peut obtenir un emploi d’été auprès d’un jeune handicapé ou dans un terrain de jeux.  Pour l’un, ce sera la confirmation qu’il n’a aucune aptitude pour la relation d’aide.  Un autre pourrait se rendre compte que d’aider les autres donne un sens à sa vie et le valorise.  Déjà là, il y a toute une série de carrières à explorer ou pas, selon qu’il a aimé ou non son expérience de travail estival.

De réfléchir à ce qu’une expérience nous apprend sur nous, c’est ce qui nous permet de nommer éventuellement certaines de nos caractéristiques personnelles. Aucune expérience de travail n’est futile.  Dites-vous qu’il devrait en apprendre davantage sur lui-même grâce à divers emplois occupés à l’adolescence.  Pour d’autres, ce sera le bénévolat.  Quelles sont les causes qui l’intéressent?  Qu’est-ce qu’il aime de ses expériences? Qu’apprend-il sur lui? Votre rôle dans tout cela, c’est de favoriser les échanges constructifs.  Il vous faudra accepter qu’il exprime ou formule des intentions qui ne tiendront que quelques jours ou quelques semaines.  C’est aussi cela être en exploration!

Encourager et favoriser l’exploration

Vient un temps où il faut regarder davantage les programmes d’études et s’informer sur les professions. Lorsque c’est possible, il est intéressant de rencontrer des personnes qui étudient dans un domaine qui nous intéresse ou encore qui exercent le métier ou la profession qui nous interpelle.  S’informer sur une profession est nécessaire pour savoir si elle nous convient.  L’information ne manque pas.  De plus, il est pertinent de consulter les données concernant le marché du travail.  En effet, il peut être pas mal stressant de composer avec un emploi caractérisé par la grande précarité lorsqu’on a un immense besoin de sécurité.  On a beau être passionné d’un sujet ou d’un domaine, il se pourrait aussi que l’objet de notre intérêt ne corresponde qu’à des besoins limités de main-d’œuvre une fois sur le marché de l’emploi.

Finalement, il faudra accepter et reconnaître que tout ce processus de réflexion nécessite du temps.  Chaque personne a son propre rythme. Ce processus peut amener une certaine anxiété, mais il faut la tolérer temporairement. Beaucoup de réponses aux questions qui concernent le choix de carrière sont à l’intérieur de la personne .   Pour les trouver il faut accepter de se questionner. En tant que parent, manifester votre impatience face au jeune qui n’arrive pas à faire un choix ne l’aidera en rien. Dans un pareil cas, votre attitude ne ferait qu’exprimer votre propre anxiété dans la situation et contribuerait à rehausser celle du jeune, ce qui n’est nullement constructif.

Votre jeune demeure indécis quant à son avenir? Pourquoi ne pas l’inviter à consulter un(e) conseiller(ère) d’orientation? Ce professionnel  pourra le guider dans sa réflexion et l’outiller pour qu’il en arrive à faire un choix éclairé.

Carole Dion c.o.

Comment risquer de  faire un mauvais choix de carrière

Comment risquer de faire un mauvais choix de carrière

Dans cet article, je souhaite vous amener à réfléchir sur certains indices qui pourraient laisser croire que votre réflexion  au sujet du choix de carrière n’est pas optimale.  Si vous vous reconnaissez dans un ou plusieurs de ces indices, vous auriez intérêt à vous questionnez davantage quant à vos motivations à aller dans la voie que vous êtes sur le point de prendre.

1. Faire le même choix que ses amis

Il n’est pas impossible que vous partagiez de nombreux intérêts avec vos amis. Toutefois, il est plutôt rare, voire exceptionnel, que des personnes se ressemblent au point de partager les mêmes intérêts, de posséder les mêmes aptitudes, les mêmes valeurs, les mêmes traits de personnalité, et d’avoir en plus les mêmes aspirations au plan de la carrière. Si vous êtes tenté de suivre la même voie que vos amis, vous devriez vous questionner sur vos motivations profondes. Est-ce une peur de perdre leur amitié qui vous pousse à les suivre? Notez que les véritables amitiés perdurent au-delà du choix professionnel initial. Par ailleurs, opter pour un programme d’études qui vous ressemble vraiment vous amènera inévitablement à rencontrer en un même lieu plusieurs personnes qui partagent des intérêts semblables aux vôtres, amenant ainsi des occasions de développer de nouvelles amitiés.

2. Opter pour un programme qui fait plaisir à vos parents

Le choix d’un programme d’études donne souvent lieu à de bonnes discussions entre les parents et leur jeune. Par manque d’affirmation ou par crainte de la confrontation, certains jeunes peuvent baisser les bras et laisser en quelque sorte leurs parents décider de leur avenir, consciemment ou non, en optant pour un programme qui fait l’affaire de ces derniers. Il se peut que le jeune complète le programme d’études.  Cependant, il peut aussi réaliser rapidement qu’il n’a aucune envie de faire carrière dans le domaine pour lequel il a été formé.  Le choix de carrière est avant tout un choix personnel.  Bien que les parents aient habituellement une bonne connaissance des intérêts, aptitudes et compétences de leur jeune, c’est plutôt ce dernier qui est le plus en mesure d’évaluer si une formation donnée le rejoint véritablement et est susceptible de répondre à ses attentes au plan professionnel.  Il n’est guère intéressant de réaliser au terme de plusieurs années d’études que le jeune a perdu du temps, puisque c’est comme cela que plusieurs  parents pourraient le  percevoir.

3. Choisir un programme à fort taux de placement

Se laisser charmer par des slogans «placement garanti», «taux de placement=100%», sans plus de questionnement peut mener aussi à un cul-de-sac.   Il n’est pas impossible que le placement annoncé soit au rendez-vous.  Toutefois, qu’est-ce que cela vous apportera si le projet de carrière n’est pas assez muri et que vous réalisez finalement que cette carrière  promise ne vous convient pas pour toutes sortes de raison. Les perspectives d’avenir d’une profession de même que les statistiques de placement au terme d’un projet d’études sont des données dont on peut tenir compte, mais il est nécessaire d’avoir préalablement réfléchi sur la carrière en elle-même.  Est-ce que j’ai ce qu’il faut pour réussir dans cette profession?  Est-ce qu’elle est susceptible de répondre à mes aspirations? Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’il peut survenir des évènements imprévisibles qui viendront affecter négativement des perspectives d’emploi qui jusque-là étaient favorables.  Quant aux statistiques en elles-mêmes, il faut à tout le moins bien les interpréter et en valider les sources.

4. Opter pour la facilité

Réfléchir à ce qu’on deviendra au plan professionnel, se projeter dans l’avenir, demande une bonne réflexion. Pour diverses raisons, certains jeunes reportent cette tâche.  Afin de ne pas rompre le cycle des études et éviter de décevoir les parents, ils opteront souvent pour un programme d’études accessible pour eux en fonction de leurs préalables scolaires.  Ils se retrouveront à étudier, sans grande conviction ni motivation, dans un programme qu’ils risquent d’abandonner tôt ou tard, à moins qu’on l’exclut du programme à cause d’un trop grand nombre d’échecs. C’est ce qui risque aussi d’arriver quand on ne s’investit pas vraiment dans ses études. Il pourrait également se  retrouver avec des résultats scolaires en deçà de ses capacités,  affectant tant son estime personnel que ses chances d’être admis ultérieurement dans un programme qui pourrait lui convenir, si jamais celui-ci était fortement contingenté.  Ce qu’il faut retenir c’est que contingentement ou pas, l’étudiant sera confronté éventuellement à la compétition,  si ce n’est pour entrer dans un programme d’études, ce sera pour se trouver un emploi à la fin de celui-ci.  Prendre une direction dans ses études sans avoir envie d’exercer les carrières auxquelles elles mènent habituellement, est une pure perte de temps et d’énergie.  La réflexion véritable s’imposera tôt ou tard.  Pourquoi alors la reporter?  Qu’est qui vous pousse à ne pas vouloir la faire? Ce sont des questions auxquelles il pourrait  être nécessaire de s’attarder aussi.

5. Réaliser le rêve de carrière d’un parent

Votre parent n’a pas pu devenir ce qu’il aurait rêvé pour toutes sortes de raisons. Il se dit que son fils ou sa fille y arrivera à sa place. On appelle cela : la réussite par procuration.  Dans un cas pareil, beaucoup de parents sont prêts à beaucoup de sacrifices pour permettre à leur enfant  d’accéder à ce rêve.  Pour le jeune, il est parfois difficile de départager si le rêve en question est le sien ou celui du parent.  Comme les parents ont une grande influence sur leur progéniture, le jeune peut en venir à croire que ce qu’on imagine  pour son avenir est son rêve de carrière à lui, avant de réaliser plusieurs années plus tard, qu’au fond de lui-même ce rêve n’était pas le sien mais celui d’un parent.  Il faut se rappeler qu’un choix de carrière est avant tout un choix personnel.

6. Choisir une carrière pour le prestige

Plusieurs jeunes rêvent d’une carrière prestigieuse et reconnue socialement. Cependant, il est inutile de choisir une profession prestigieuse dans le but de se sentir quelqu’un et ainsi rehausser sa valeur personnelle. La réussite au plan professionnel ne remplacera jamais la valeur d’une personne. Si une personne s’estime de peu de valeur, elle cherchera toujours à en faire plus, espérant ainsi combler son absence de valorisation intrinsèque.

7. Choisir une carrière pour l’image positive qu’on en a

Les séries télévisées sont souvent l’occasion de nous montrer qu’une partie de la réalité d’une profession, soit la belle partie. Ainsi, combien de fois on nous montre des entrepreneurs à qui tout semble réussir. Leurs idées sont toujours bonnes et les projets qu’ils lancent fonctionnent à tout coup, engendrant succès économique et richesse.  Ils roulent en belles voitures, habitent des maisons cossues, ont une vie sociale intense et semble avoir beaucoup de loisirs.  Or, c’est bien connu,  la réalité est souvent bien différente. Les entrepreneurs travaillent énormément et leurs projets ne fonctionnement pas toujours aussi vite et aussi bien qu’ils le voudraient.  Bref dans cet exemple, comme dans bien d’autres, les professions ont toutes des aspects moins intéressants avec lesquels on doit aussi être capable de composer. À l’étape où la personne cherche à en apprendre davantage sur une profession donnée, elle doit aussi considérer les aspects moins agréables d’une profession donnée afin de savoir si elle pourrait éventuellement être capable de composer avec ces aspects. De nos jours, il existe de nombreuses possibilités afin de pouvoir échanger avec des gens qui exercent diverses professions. Il est du devoir de la personne qui cherche à s’orienter pour la carrière de faire ce travail où elle pourra échanger avec des professionnels du milieu sur la réalité des professions, valider si la perception qu’elle en avait est juste, et si une carrière dans ce domaine est souhaitable pour elle en fonction de ses caractéristiques personnelles et de ses aspirations. Chercher à en apprendre le plus possible sur la profession qu’on envisage avant de s’engager vers cette voie est une étape très importante lorsqu’on est en processus d’orientation.  Hélas, plusieurs escamotent cette étape.

8. Choisir une profession en fonction du salaire

Certaines publicités visant à attirer des étudiants dans des programmes d’études misent souvent sur le salaire que les étudiants peuvent espérer au terme de la formation.   Le salaire est un critère à considérer pour plusieurs personnes, mais l’importance que celles-ci y accordent peut varier énormément entre les individus.  Pour certains, l’importance accordée au salaire est démesurée, ce qui fait qu’ils omettent de considérer d’autres facteurs importants dans le choix d’une carrière.  Celle-ci a beau être payante, mais est-ce qu’elle vous convient vraiment dans ses autres caractéristiques?  Se retrouver après plusieurs années dans une carrière payante, mais qui ne nous rend pas heureux, peut être difficile à vivre.

9. Choisir un programme difficile parce qu’on a du potentiel et une cote R élevé

Il est possible que certaines personnes se sentent attirées, du moins temporairement, par des programmes d’études convoités et difficiles. Tout cela parce qu’elles ont d’excellentes capacités d’apprentissage qui se reflètent par une cote R élevée.  Or, d’autres facteurs doivent être pris en compte dans le choix d’une carrière comme : les intérêts, les aptitudes, les traits de personnalité, les valeurs, les limites et contraintes, les aspirations.  En omettant de considérer ces points, une personne peut se retrouver dans un programme d’études qui a plus ou moins d’affinités avec ce qu’elle est, si ce n’est qu’elle a les résultats scolaires pour y être admise.

10. Attendre à la dernière minute pour choisir

Plusieurs jeunes attendent à la dernière minute pour faire un choix de programme d’études. En pareil cas, il est probable que toute la réflexion requise par un tel choix n’a pu être faite.  On ne peut donc parler ici d’un choix réfléchi et muri.  C’est ce qui peut mener éventuellement au décrochage scolaire ou encore aux changements de programmes, avec toutes les conséquences tant au plan personnel que collectif qui peuvent en découler.

Qui a envie de sauter dans un train sans connaitre sa destination? C’est pourtant ce que font plusieurs jeunes en optant pour des projets d’études sans aucune véritable réflexion préalable, ou à tout le moins  sans une réflexion insuffisante.

Conclusion

En conclusion, il faut se rappeler que le choix de carrière est un choix personnel qui nécessite une bonne réflexion sur soi en premier lieu, mais aussi une analyse judicieuse de beaucoup d’information en lien avec les professions et les programmes d’études  qui vous intéressent. Cette réflexion peut susciter une certaine anxiété chez la personne et c’est ce qui pourrait amener certaines à reporter ou à omettre l’exercice de réflexion nécessaire.  Tôt ou tard, il s’imposera. Alors, pourquoi le reporter ?

Les c.o. peuvent vous guider dans ce processus de réflexion au sujet de la carrière en vous aidant à trouver vos propres repères pour vous amener à formuler un projet professionnel à votre image.

 

Carole Dion c.o.

Choix de carrière et rôle des parents

Le choix de carrière est souvent la première décision d’importance que doit prendre un jeune au terme des études secondaires. Souvent, les jeunes demandent des conseils à leurs parents en cette matière.  Ceux-ci sont donc d’une grande influence lorsque vient le temps pour le jeune de choisir un domaine d’études ou une profession. Même bien intentionnés, les parents peuvent être confrontés à une certaine limite quant à l’aide qu’ils peuvent apporter à lorsqu’il est question du choix de carrière.  C’est souvent dans ce contexte qu’ils consultent un(e) c.o. afin que leur jeune obtienne l’aide professionnelle nécessaire pour sortir de l’impasse décisionnelle à laquelle il est confronté.  Ils se demandent ce que le jeune peut faire avec les options qui s’offrent à lui.

Comme parents, comment apporter l’aide adéquate?

Aujourd’hui, les possibilités de carrière sont nombreuses et l’accessibilité à l’éducation est présente.  De plus, tous les parents veulent le meilleur pour leurs enfants.  Alors, comment les aider sans projeter les désirs de parent et les aspirations professionnelles déçues?  Il faut bien le reconnaître, ce qui est un bon choix de carrière pour l’un ne l’est pas systématiquement pour l’autre.  Ce qui est important, c’est que chacun fasse un choix qui lui convienne.

De là, l’importance d’écouter son enfant et d’essayer de ne pas trop juger… Bref, il ne faut pas couper la communication puisqu’il faut l’amener à parler de lui ou d’elle, de ce qu’il aime au pas, à l’école ou ailleurs, de ce qui est important à ses yeux au travail et dans la vie en général.

Quotidiennement, vous êtes témoins de ses talents, de ses habiletés particulières, de ses qualités personnelles. C’est important que vous lui reflétiez cela.  Peut-être qu’il ou qu’elle ne les voit pas.   Y a-t-il un fil conducteur dans ce qu’il aime, dans ce qu’il est?  En tant que parent, vous êtes le mieux placé, celui qui devrait le connaître le mieux.  Comme la connaissance de soi est à la base du choix de carrière, vous avez un rôle important à jouer pour l’aider à mieux se connaître.  Aussi, vous avez une grande influence sur lui, bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer.  Considérez que vous êtes aussi un modèle qu’il pourrait vouloir imiter…ou pas.

Respecter l’unicité du jeune dans son choix de carrière

Alors, comment faire pour l’aider, sans imposer vos propres choix et vos valeurs? Simplement en l’aidant à découvrir qui il est. Invitez-le  à s’exprimer sur ses aspirations futures. Mais on fait cela comment? À partir des expériences personnelles qu’ils ont pu vivre.

À titre d’exemple, plusieurs jeunes occupent des emplois durant les  fins de semaine ou lors des vacances estivales.  On peut acquérir une meilleure connaissance de soi en saisissant des occasions d’explorer concrètement le marché du travail.    Ainsi, un jeune peut obtenir un emploi d’été auprès d’un jeune handicapé ou dans un terrain de jeux.  Pour l’un, ce sera la confirmation qu’il n’a aucune aptitude pour la relation d’aide.  Un autre pourrait se rendre compte que d’aider les autres donne un sens à sa vie et le valorise.  Déjà là, il y a toute une série de carrières à explorer ou pas, selon qu’il a aimé ou non son expérience de travail estival.

De réfléchir à ce qu’une expérience nous apprend sur nous, c’est ce qui nous permet de nommer éventuellement certaines de nos caractéristiques personnelles. Aucune expérience de travail n’est futile.  Dites-vous qu’il devrait en apprendre davantage sur lui-même grâce à divers emplois occupés à l’adolescence.  Pour d’autres, ce sera le bénévolat.  Quelles sont les causes qui l’intéressent?  Qu’est-ce qu’il aime de ses expériences? Qu’apprend-il sur lui? Votre rôle dans tout cela, c’est de favoriser les échanges constructifs.  Il vous faudra accepter qu’il exprime ou formule des intentions qui ne tiendront que quelques jours ou quelques semaines.  C’est aussi cela être en exploration!

Encourager et favoriser l’exploration

Vient un temps où il faut regarder davantage les programmes d’études et s’informer sur les professions. Lorsque c’est possible, il est intéressant de rencontrer des personnes qui étudient dans un domaine qui nous intéresse ou encore qui exercent le métier ou la profession qui nous interpelle.  S’informer sur une profession est nécessaire pour savoir si elle nous convient.  L’information ne manque pas.  De plus, il est pertinent de consulter les données concernant le marché du travail.  En effet, il peut être pas mal stressant de composer avec un emploi caractérisé par la grande précarité lorsqu’on a un immense besoin de sécurité.  On a beau être passionné d’un sujet ou d’un domaine, il se pourrait aussi que l’objet de notre intérêt ne corresponde qu’à des besoins limités de main-d’œuvre une fois sur le marché de l’emploi.

Finalement, il faudra accepter et reconnaître que tout ce processus de réflexion nécessite du temps.  Chaque personne a son propre rythme. Ce processus peut amener une certaine anxiété, mais il faut la tolérer temporairement. Beaucoup de réponses aux questions qui concernent le choix de carrière sont à l’intérieur de la personne .   Pour les trouver il faut accepter de se questionner. En tant que parent, manifester votre impatience face au jeune qui n’arrive pas à faire un choix ne l’aidera en rien. Dans un pareil cas, votre attitude ne ferait qu’exprimer votre propre anxiété dans la situation et contribuerait à rehausser celle du jeune, ce qui n’est nullement constructif.

Votre jeune demeure indécis quant à son avenir? Pourquoi ne pas l’inviter à consulter un(e) conseiller(ère) d’orientation? Ce professionnel  pourra le guider dans sa réflexion et l’outiller pour qu’il en arrive à faire un choix éclairé.